L'inconscient...

March 27, 2017

L’inconscient, en psychologie, est souvent défini comme l’ensemble des phénomènes inaccessibles au champ de la conscience, ou, pour le dire autrement, ce qui échappe à notre perception (consciente). Il est communément admis de nos jours que l’inconscient a une influence sur nos comportements, nos jugements, nos sentiments et les états qu’ils produisent, ainsi que les raisons réelles de nos choix ou décisions. Ce paradoxe, cette dualité humaine, Nietzsche en parle comme un soi invisible un « maître plus puissant que moi » et ajoute que le conscient est un « état personnel imparfait »

J’aimerais citer ici les propos de C.G. Jung qui disait dans « Psychologie de l’inconscient » :

« … un des signes distinctifs de l’homme civilisé est, en toute généralité, la désunion existant au sein de lui-même : le névrosé ne constitue qu’un cas d’espèce de l’homme civilisé en désaccord avec lui-même, du seul fait qu’il doit concilier en lui nature et culture. Comme on le sait, le processus même de la civilisation consiste en un domptage progressif de tout ce qu’il y a d’animalité dans l’homme ; il s’agit bel et bien d’une domestication, qui ne saurait aller sans révolte de la part de sa nature animale, assoiffée de liberté. »

Il s’agit bien d’une partie de nous-même, mais dont l’accès est différent de celui du conscient et sur laquelle nous ne pouvons agir de manière « conventionnelle ».

Souvent cette notion d’inconscient ramène à un certain médecin Viennois de la fin du 19ème. Néanmoins ni les philosophes ni le sens commun n’ont attendu Freud pour découvrir qu’un certain nombre d’éléments échappaient à notre « contrôle » ou si vous préférez à notre volonté consciente.

Quelques soient les théories avancées sur le plan de l’inconscient qu’il soit inné selon Jung ou acquis selon Freud il n’en demeure pas moins qu’il est difficile de réfuter son existence. Même chez les animaux, selon Carl Gustav Carus, cet inconscient est présent, et il soutient, selon cette formule que j’apprécie particulièrement (et qui est parfaitement transposable à l’homme) que : « les animaux savent sans savoir qu’ils savent ». Il suffit d’observer le règne animal pour s’en convaincre.

Plus près de nous et avec les outils d’investigation moderne, il me paraît indispensable de parler de certaines découvertes. Je ne suis pas un adepte de l’utilisation qui peut être faite parfois des neurosciences et de la neuro-imagerie, néanmoins l’outil d’investigation est tout à fait intéressant.

Comme je l’ai dit précédemment, les intentions ne sont pas forcément responsables de toute action, comme nous pouvons le constater tous les jours. Et pour cause…

Une étude conduite en 2011 par le neurochirurgien Itzhak Fried de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) et menée à l’aide d’électrodes implantées dans le cerveau pour détecter rapidement des événements électriques (plutôt que par IRM dont le degré de résolution temporelle est plus faible) a confirmé ce qui n’était jusqu’alors qu’une hypothèse. Ces travaux mettent en évidence que les choix « de l’individu » sont détectés environ 700 millisecondes avant la prise de décision consciente et cela avec une acuité prédictive de plus de 80%*.

En d’autres termes, avant d’avoir fait notre choix de manière consciente… le choix a déjà été fait... Intéressant n’est-ce pas ?

Etant entendu que l’inconscient a une influence prépondérante sur nos comportements, il serait intéressant de pouvoir favoriser « le dialogue entre les parties » et trouver un sens commun aux choix que nous faisons et aux actions que nous menons.

Tout le travail en Hypnose, d’après moi, pourrait se résumer à cela. Nous pourrions parler d’une sorte d’alignement, d’équilibre intérieur, d’harmonie ou encore de consensus conscient/inconscient.

En effet ce qui meut profondément l’individu est lié à ces valeurs, ce qui a un sens pour lui. Ces notions ont été parfaitement hiérarchisées par un certain nombre de spécialistes. Je ferai un article prochainement sur ces différentes notions qui ont été mises en exergue par, entre autres, Gregory Bateson de l’école de Palo Alto et développées par Robert Dilts sur ce que ce dernier a appelé la « hiérarchie des valeurs ».

Mais revenons à cette notion d’inconscient, comme je le disais précédemment c’est ce « désaccord » entre le conscient et cette partie moins accessible, l’inconscient, qui génère des comportements parfois limitants. J’ai mis le mot désaccord entre guillemets parce que ce n’est pas aussi simple que cela et les comportements que nous avons ont été mis en place de manière inconsciente pour de bonnes raisons.

En effet, il est un postulat en hypnose qui considère que tout comportement a une fonction positive. Attention il s’agit bien de la fonction du comportement et non du comportement lui-même.

Fumer ou boire de l’alcool ne sont pas des comportements positifs, néanmoins ils servent ou ont servi (fonction) à quelque chose. En cela leurs fonctions sont ou étaient positives. Paradoxe non ?

L’inconscient n’est pas uniquement générateur de conflits, fort heureusement, il est même parfois à l’origine de comportements salvateurs. Comme nous venons de le voir tout comportement a une intention positive liée à un contexte particulier ou à une période particulière. La difficulté réside dans le fait de modifier un comportement qui est devenu limitant (et obsolète), compte tenu du fait que le contexte ou la période a changé.

L’hypnose, apporte des éléments qui permettent de créer de la cohérence entre ces différentes parties. L’hypnose permet de créer du choix et de nouvelles solutions, de nouvelles opportunités, de nouveaux comportements qui sont adaptés à la situation présente. Bref à des choses qui sont bonnes pour vous.

Notre société moderne nous isole de plus en plus de nous-même, notre modèle de civilisation est dans le faire, les études, le travail, l’argent, la maison, le mariage… le chien……. Notre inconscient est dans l’être, le sens, les valeurs, le temps, la liberté….

« C'est parce que l'intuition est surhumaine qu'il faut la croire; c'est parce qu'elle est mystérieuse qu'il faut l'écouter; c'est parce qu'elle semble obscure qu'elle est lumineuse. »

Victor Hugo

Romain LHOSTE

 

* « Le cerveau la machine et l’humain » de Pierre-Marie Lledo, édition Odile Jacob mars 2017.

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